Retranscription interview vidéo du 23 mars 2023

« L’activité physique étant une partie importante du traitement de la maladie de Parkinson »

Je vais aborder les interactions ou relations entre l’activité physique adaptée et les traitements.

L’activité physique adaptée est un plus pour votre bien-être et votre « bien-devenir », mais elle ne peut pas se substituer à un traitement dopaminergique ou à un traitement antidépresseur (si votre médecin le juge nécessaire). Il faut mettre un peu d’huile dans le moteur d’une belle voiture pour qu’elle fonctionne !

Certains patients peuvent faire l’activité avant la prise du traitement matinal, mais parfois le « OFF*» rend l’exercice difficile et la motivation est souvent moindre.

En OFF, certains patients peuvent avoir des fluctuations thymiques avec un peu d’anxiété.

Je recommande de faire les exercices physiques en période « ON* ».
Les patients sont plus en mesure de réaliser une activité aérobie ou d’endurance et la maintenir 30 minutes lorsqu’ils sont en ON.

« Il est recommandé de faire évaluer sa condition physique par un professionnel de santé »

Doit-on se faire prescrire de l’activité physique adaptée ou de la kinésithérapie ?

Cela dépend et sera à discuter avec votre médecin.

Les personnes déjà sportives peuvent continuer leurs activités physiques sans avoir besoin de prescription spécifique.

Pour commencer une activité physique, il est recommandé de faire évaluer sa condition physique par un professionnel de santé qui vérifiera également des comorbidités éventuelles et définira l’activité physique la plus adaptée.

L’activité physique étant une partie importante du traitement de la maladie de Parkinson, ce temps de discussion avec votre médecin est donc lui aussi important. Si vous avez des doutes sur l’activité, sur le fait que celle-ci soit adaptée, discutez-en.

Certains patients souhaitent pratiquer seuls ou en club et ainsi ne pas médicaliser cette activité de plaisir, d’autres profiteront d’une prescription pour être encouragés, faire le point et être guidés.

Vous pouvez également faire de l’activité physique sans sortir de la maison en suivant par exemple des exercices en ligne développés par des professionnels de santé ou suivre des guides mis à disposition par des associations de patients que l’on peut trouver sur internet ou donnés par votre neurologue. 

Mais un regard extérieur sur la sécurité et la bonne réalisation des exercices est sécurisant et motivant le plus souvent… La régularité étant fondamentale, il faut bien penser à prendre soin de votre motivation.

Préférerons, si possible, des conditions qui favorisent les interactions sociales, motivantes. La motivation peut être favorisée par un suivi fourni par les smartphones ou podomètres. L’évaluation de votre activité moyenne est une bonne chose et peut vous permettre de l’augmenter.

Donc je pense qu’il est bien d’en parler à votre médecin traitant, que vous soyez sportif ou non, pour être encouragé, pour que votre médecin sache que vous vous traitez aussi un peu vous-même et qu’il soit en mesure d’évaluer lors des consultations de suivi les améliorations et bénéfices apportés par la mise en place de ces pratiques.

La kinésithérapie est un atout de poids dans la prise en charge de la maladie de Parkinson. La prescription de quelques séances de kiné est intéressante quel que soit l’âge du patient car elles permettent de faire le point et/ou d’indiquer des exercices d’auto-rééducation à faire tous les jours. Mais la mise en place de ces séances est dépendante de la disponibilité des kinésithérapeutes.

Devant l’importance de l’activité physique, il y a aussi une alternative qui est de prescrire une activité physique adaptée auprès de centres s’inscrivant dans une démarche sécuritaire.

Des dispositifs régionaux comme Prescri’mouv pour le Grand Est, Prescri’forme pour l’Île-de-France, Sport Santé Pays de la Loire et bien d’autres, guident les médecins et leurs patients. Vous pouvez les retrouver sur internet.

Les associations de patients sont aussi bien au courant de ces dispositifs et proposent également des activités.

Nous l’avons vu, quitter un mode de vie sédentaire se fait progressivement par des gestes et attitudes au quotidien en trouvant également le moyen de repousser, doucement et de façon adaptée, vos limites.
Vous êtes pleinement acteur de votre prise en charge.

C’est un travail d’équipe avec votre médecin, les professionnels de la santé et de l’activité physique pour lutter contre la maladie.

Vous l’aurez compris, l’activité physique adaptée est un atout majeur dans la prise en charge de la maladie de Parkinson. Que vous soyez sédentaire ou sportif, favorisez, développez et maintenez cette activité physique pour vous aider au quotidien à prendre le contrôle et à dompter cette maladie de Parkinson.

 

* Les termes « ON » et « OFF » désignent la fluctuation des symptômes chez une personne souffrant de la maladie de Parkinson. Les fluctuations ressenties dépendent des effets des médicaments et des symptômes de la maladie. La phase ON correspond à la période où votre traitement est efficace et les symptômes de votre maladie de Parkinson sont globalement sous contrôle. La phase OFF correspond à la période où les symptômes de votre maladie de Parkinson réapparaissent après la phase ON, car le médicament n'agit plus. Vous pouvez alors éprouver des difficultés à bouger. Les symptômes ressentis pendant la phase OFF peuvent varier d'une personne à l'autre.

Déclaration d’intérêts :
CB déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt en lien avec le texte publié.

 

 

INSTIT 48